Les responsables gouvernementaux, les experts, les acteurs du secteur privé et de la société civile des sept pays membres du bassin du Congo ont planché, du 4 au 6 mai 2021, à Douala, sur les bilans des trois premières années de la gestion du programme ECOFAC 6 et les perspectives d’avenir.

 

L’Afrique centrale est le 2è poumon de la planète en matière de de biodiversité. Ce qui explique l’intérêt que des pays du Nord ont à accompagner les pays du Sud propriétaire et gestionnaire de cet écosystème à une meilleure préservation de cette biodiversité. C’est pourquoi, il a été mis en œuvre le Programme Indicatif Régional (PIR) du 11è Fonds Européen pour le Développement (FED), la Convention de financement N°RCO/FED/039-795 du Programme d’appui pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles d’Afrique (ECOFAC 6), qui a été signée le 07 Avril 2017 à Yaoundé au Cameroun entre la Communauté Économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Commission Européenne (CE). L’objectif général étant «l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles et de la gestion des aires protégées en vue de contribuer à une économie verte caractérisée par un développement endogène, durable et inclusif, ainsi qu'à la lutte contre le changement climatique». Pour sa part, le Cameroun, compte aujourd’hui 30 aires protégées, soit 9 millions d’hectares, c’est-à-dire 20% du territoire national.  

Ce qui justifie les enjeux de cette rencontre de Douala que résume le Commissaire à l’Environnement, Ressources Naturelles, Agriculture et Développement Rural de la CEEAC, Dr. Honoré Tabuna : «Nous avons fait le point de l’état d’avancement de ce programme. Il s’agit des aires protégées, où se trouvent notre biodiversité, les ressources minières, les villages et les populations riveraines. ECOFAC 6 est en fait un programme pilote pour construire dans la sous-région l’économie des aires protégées qui est vraiment un élément très important sur l’économie verte». Au total, le Programme ECOFAC 6 regroupe 30 contrats de subvention et inclut 15 Aires protégées et une en création (essentiellement parcs nationaux, mais aussi Réserves de Faune et domaines de chasse), dont une dizaine est transfrontalière et/ou adjacente ou très proche des frontières nationales.

 

Construire une diplomatie environnementale

Le Programme régional ECOFAC 6 dont est bénéficiaire les sept (7) pays du bassin du Congo (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, RDC, Tchad et Sao Tomé et Principe) est d’un montant de 86 095 200 d’Euros (environ 56 306 260 800 FCFA)  dont 80 500 000 d’Euros (environ 52 647 000 000 FCFA) au titre de la contribution de l’UE. Il est exécuté avec pour maître d’ouvrage la CEEAC, et pour maître d’ouvrage délégué par les Etats membres bénéficiaires du Programme régional, à travers les Ordonnateurs Nationaux (ON) du FED. Lancé en 2017 pour s’achever en 2023, La rencontre d’échange du COPIL régional était urgente et importante au regard des difficultés rencontrées durant cette période du Covid-19 et des transitions au sein des divers gouvernements des pays bénéficiaires du programme ECOFAC 6 dans la sous-région.

Au terme des travaux, le Responsable régional ECOFAC 6 au Bureau de l’UE Roland Pécheur, se dit satisfait : «Je suis très content des recommandations parce qu’il est le fruit de vifs échanges au regard du panel des participants à la fois des ministères, des association et des agences nationales de protection de l’environnement, mais également la société civile qui était là et qui nous a interpellé sur plusieurs sujets». Même s’il reconnait que «le travail sur le terrain est très complexe parce qu’il touche beaucoup de sujets à l’instar de la paix, la sécurité, le développement (économique, social, culturel,…), autour des aires protégés». Et de conclure que : «Sur le terrain, nous avons un travail de qualité avec de très bonnes leçons apprises. C’est vrai que tout n’est pas parfait, mais nous nous remettons en cause pour améliorer. Ce qui est intéressant dans le programme c’est que toutes les parties prenantes sont en ordre de bataille».

A cet effet, la CEEEAC va essayer dans les réformes internes engagées d’harmoniser et d’améliorer les politiques environnementales pour le bénéfice de la nature mais aussi et surtout pour les habitants de l’Afrique centrale. Tout cela passe par la diplomatie environnementale qui n’existe pas et qu’il faut rapidement mettre en place pour que les pays bénéficiaires soient plus outillés à dialoguer sur les fora internationales afin de mieux faire entendre leurs voix mais aussi obtenir des fonds complémentaires pour aussi améliorer la protection et le développement. Le Secrétaire permanent de l’Organisation pour la conservation de la faune sauvage en Afrique (Ocfsa), Dr. Ibrahim Linjouom de souligner qu’«il est aussi question d’améliorer la politique de gestion ce d’autant plus que l’UE promeut les partenariats public-privés puisque les gouvernements ne peuvent pas tout mais il faut que tous les acteurs puissent se retrouver notamment les habitants vivants autour des aires protégés.

Mathieu Nathanaël NJOG

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