La consultation sous régionale des défenseurs des droits de l'homme pour la réconciliation nationale prévue le 16 décembre  a rencontré une fin de non-recevoir du  sous-préfet de Yaoundé 2  

 

Des défenseurs des droits de l’homme du Cameroun et de la sous-région Afrique centrale avaient, sous l’égide du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique central (RHEDAC), prévu la tenue le 16 décembre 2021 de la première rencontre de consultation sous régionale de haut niveau pour un plaidoyer pour la réconciliation nationale au Cameroun dans la cité capitale. Une rencontre qui ne s’est pas tenue parce que interdite à la dernière minute par le sous-préfet de Yaoundé 2 pour «velléités de trouble à l’ordre et à la tranquillité publique et la pandémie à Corona virus.»  Une interdiction injuste selon ces défenseurs de droit de l’homme qui soupçonnent une tentative de musellement de la société civile militante par l’autorité administrative. Ils évoquent par ailleurs la violation constante des   articles (3-(1) ; 4-(3) ; 5-(3) ;)  de la loi du 19 décembre 1990 fixant le régime des réunions et des manifestations publiques par ces dernier.

Ils condamnent fermement la prise de cet arrêté portant interdiction d’une réunion dont le but était de réfléchir et de proposer des solutions efficaces et pérennes pour la résolution des crises qui minent notre pays. Ils se posent la question de savoir  quelles sont les réelles motivations des autorités administratives dans un contexte où le Président de la République déclare lui-même être  « mendiant de la paix » ?

Entant que force de proposition et jouant le  rôle de contrôle citoyen de l’action publique,  ces défenseurs des droits de l’homme réitèrent leur détermination pour le retour de la paix et n’entendent pas baisser les bras «Les organisations de la société civile rappellent pour finir qu’elles sont plus que jamais engagées à jouer leur rôle et rien ne pourra les en détourner. »

En rappel, c’est l’escalade  des violences dans les régions en crise du Cameroun, la crise socio-économique et les conflits intercommunautaires, qui inquiètent et préoccupent ces acteurs de la société civile militante. Au moins 79 situations violentes ayant entrainé 53 morts dont 34 personnes dans la crise anglophone, 17 dans la lutte contre Boko Haram et 02 dans d’autres situations de violence c’est la résultante du  rapport du mois de novembre sur la situation des droits de l’homme au Cameroun présenté à la presse le 8 décembre dernier par groupe de travail Un Monde Avenir/ Stand Up For Cameroon. 268  élèves et enseignants kidnappés depuis le début de la crise anglophone, et plus de 700.000 élevés et enseignants ayant fuis les établissements scolaires c’est ce qu’indique le dernier rapport de Human Rights Watch sur les violations du droit à l’éducation.

  En plus du conflit dans les régions anglophones, le Cameroun fait face aux  incursions funestes des membres de la secte islamiste Boko Haram dans le septentrion, aux invasions des miliciens opposés aux autorités centrafricaines dans la région de l'Est et à des  tensions politiques nées de la contestation du résultat des élections présidentielles d'octobre 2018. C’est dans ce climat propice à la fracture sociale entre les camerounais, et a une explosion généralisée dû à la misère ambiante qui prépare le terrain, que la rencontre de Yaoundé devait se tenir

 

 Aïchetou MAKOUET

 

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