A ce sujet, les organisations de la société civile, opérant dans le domaine ont suivi deux jours de séminaires à Douala

A travers un communiqué rendu public le 23 juillet 2020, une trentaine d’organisations de la société civile et des communautés riveraines constituées en majorité des Banens, s’opposaient au décret Ministériel visant l’exploitation de  68385 hectares de la forêt d’Ebo située dans le Littoral. Face à la détermination de ces acteurs de la société civile,le Gouvernement avait finalement signée le 11 août 2020 le décret d’annulation.

Une victoire pour la société civile et les populations riveraines qui avaient ainsi fait usage d’un droit qu’ils ignorent la plupart de temps. Des revendications du genre, on les observe dans les zones rurales où  les espaces boisés sont encore vierges. Les populations se plaignent de l’exploitation abusive de leurs ressources naturelles sans leur consentement. Ils disent manquer des informations  sur des projets de classement de foret, et au final, ne bénéficient guère du fruit de ces ressources dont la  nature leur à fait grâce. Pourtant, l’article 18 alinéas (1) du décret d’application de la loi forestière stipule  que « Dans les régions disposant d'un plan d'affectation des terres, le classement d'une forêt domaniale ou communale est précédé d'une période de trente (30) jours au cours de laquelle le Ministre chargé des forêts informe, par avis, les populations concernées du projet de classement ». (3) L'avis prévu au (1) ci-dessus est rendu public par voie de presse et d'affichage dans les préfectures, sous-préfectures, mairies et services de l'Administration chargée des forêts de la région concernée, ou par toute autre voie utile. »

C’est fort de cette disposition légale, et du constat fait sur le terrain, que le Community Assistance in Dévelopement (COMAID)  à organisé du 22 au 23 mars 2021  à Douala un atelier de formation des OSC sur le droit des communautés au consentement libre, informé et préalable (CLIP). Cet atelier avait  pour objectif d’outiller 10 organisations exerçant dans le domaine de leur permettre de renfoncer leur capacité de défense de mieux  sensibiliser les communautés riveraines sur leur droit au consentement. « Longtemps  les communautés ont été mise devant les faits accompli concernant l’accaparement de terre par les agros industries, et par les concessions forestière. Avec cet outil (CLIP), les communautés ont la possibilité désormais de s’exprimer librement et de donner leur avis par rapport à une occupation de leur ressource quelques soit la ressource qui peut être intéressée par un projet», indique  Mme Ngo Nken Iris Flore, chargée des programmes à l’ONG Cameroun écologie basé à Edea et participante à cet atelier.

Elle mentionne l’article 5.- (1) du (DALF) qui stipule que dans le cadre de l'élaboration et de la mise en œuvre de la politique forestière, l'Administration chargée des forêts consulte et associe les populations riveraines concernées et les associations professionnelles du secteur forestier. A ce titre, celles-ci peuvent prendre en charge certaines activités de développement du secteur forestier. Autant de textes de loi

Au-delà de la participation à cet atelier, les défis sont donc  énormes pour ces acteurs de la société civile qui viennent de passer deux jours d’apprentissage sur le Droit des communautés au CLIP. Pour le facilitateur de cet atelier  Moïse Mbimbe  juriste spécialisé sur les questions d’environnement et de gestion durable, « j’attends que ces organisations puissent s’approprier l’outil et mettre en relation le travail qu’elles mènent au quotidien et le cadre juridique existant afin qu’elles puissent prendre à témoin tous les acteurs qui interagissent  dans le domaine, sur la légalité de leurs actions »

L’arme de défense a donc été donnée à ces organisations de défense avec pour mission de la vulgariser et de sensibiliser les communautés sur son importance.

Aïchetou MAKOUET

 

 

                         

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