Sommés de participer au défilé du 20 mai par le gouverneur, les chefs traditionnels  n’entendent pas se laisser faire.  

Le numéro 1 de la région du  Sud-ouest  Okalia Bilaï à demandé, jeudi 25 avril 2019  aux  garants de la tradition  de son territoire de commandement de se préparer à défiler le 20 mai, jour de fête nationale, avec des pancartes portant le nom de leurs villages, suivis de leurs sujets.  C’était au cours de la première réunion préparatoire des cérémonies marquant la célébration de la 47ème édition de la fête nationale du 20 mai qu’il présidait à Buea. Il a averti ces derniers  que s'ils ne le faisaient pas, ils seraient remplacés dans les 30 prochains jours. Ces instructions du gouverneur faisaient suite au mot d’ordre  des forces  séparatistes qui appelaient les populations des régions anglophones au boycott de la fête nationale.

La réplique ne s’est pas fait attendre. Réunis au sein de la « South West Chiefs Conference », les chefs traditionnels ont rendu publique une déclaration le 30 avril 2019, dans laquelle ils s’indignent de cette injonction du gouverneur. «Nous, chefs du Sud-Ouest, condamnons catégoriquement le comportement humiliant et menaçant par lequel le gouverneur de la région du Sud-Ouest nous a rappelé nos obligations civiques habituelles, que nous avons toujours accomplies avec autant de diligence sans l’aide de qui que ce soit» déclarent ils. Et de rappeler que, « leurs lois et coutumes indigènes ne permettent pas, aux dirigeants naturels, de défiler devant la grande tribune lors de cérémonies publiques.»

Ils se dissocient ainsi complètement de cette démarche  du gouverneur,   qui tend à dévaloriser la place et le rôle des autorités traditionelles et coutumiers. De ce fait, ils rappellent au public que « les traditions et les coutumes des peuples du Sud- Ouest sont pleines de valeurs de respect, de tolérance, de noblesse et d'unité.»  

Au-delà du désaccord avec ces injonctions du  gouverneur, les chefs traditionnels du Sud- Ouest ont appelé  leurs  populations à rester calmes.  « Nous appelons donc nos populations à rester calmes et positives, dans l'espoir d'accompagner l'État dans tous les événements nationaux, comme nous l'avons toujours fait ».

En attendant le 20 mai pour avoir une idée claire de ce qui sera fait, ce bras de fer semble loin d’être terminé. car l’autorité traditionnelle tient à faire valoir comme indiqué plus haut la loi coutumière qui leur interdit de parader lors des cérémonies publiques. Chaud devant…

Aïchetou MAKOUET

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